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> SINGtonic, virtuosité déjantée
[…] Quatre bêtes de scène et un clavier, tanguant
sous les doigts cabotins d’un pianiste expert, SINGtonic s’en
est donné à cœur joie, vendredi soir. Le temps d’un
récital humoristique et virtuose du groupe vocal masculin, la
scène de la salle CO2 s’est ainsi transformée en
cabaret new-yorkais […] Délicieusement kitsch ou furieusement
décalés, midinettes ou crooners, la haute-contre Thierry
Dagon, Matthias Müller , ténor, Georges Claire, baryton
et la basse Hans Frauchiger se payent une pinte de bon sang sur les
particularités linguistiques et les antagonismes autochtones. Marie-Alix Pleines, La Liberté
> SINGtonic, ein Abend zum lache,
schwelgen und staunen
[…] Die vier ausgezeichneten Vokalakrobaten nehmen mit ihrer
Ironie und Komik vor den Liedern, aber auch vor sich selbst, kein
Blatt vor den Mund. Tanzeinlagen, Slapsticks und viel alltägliche
Situationskomik, di mit Stereotypen und plakativen Vorurteilen spielt,
verbunden mit exzentrischen, nach Erfolg heischenden und im Kitsch
schwelgenden Charakteren lassen dem Publikum keine andere Wahl,
als die fünf Herren ins Herz zu schliessen und mit ihnen zu
lachen, und schwelgen. . SINGtonic wagen musikalisch scheinbar Unmögliches.
Mit der richtigen Prise Selbstironie und dem glänzenden musikalischen
Niveau aber kann Frank Sinatra mit Mani Matter verschmelzen, aus «Ein
bisschen Frieden» Friede, Freude, Eierkuchen werden und aus
Michal Jacksons «Earth Song» eine ganz andere Geschichte
auf Mundart erzählt werden. Sie spielen mit Altem und Neuem
und stellen Altes auf den Kopf, um Neues nostalgisch, altmodisch
zu interpretieren. SINGtonic - das sind der das Publikum bezaubernde
und bezirzende Tenor Matthias Müller; der ausserordentlich
elastische, transparente und klare Kontratenor Thierry Dagon mit
seiner spitzbübischen Art; der Bariton Georges Claire mit seiner
warmen, intensiven Stimme; der weiche, passionsreiche und geschmeidige
Bass Hans Frauchiger und der virtuos-quirlige Pianist Lorenz Solcà,
der die vier Sänger umrahmt, untermalt und unterstützt.
SINGtonic - das ist Vocal-Comedy auf höchstem Niveau. Aargauer Tagblatt
> Enregistrement des Vêpres
de Bassani
Choc du Monde de la Musique
Diapason d’Or
10 de Répertoire
Voilà une gravure capitale à plus d’un titre…Ce
sont des actes de ferveur, fulgurants par leur élévation
spirituelle, à laquelle Martin Gester restitue l’intensité plastique
grâce à une approche analytique, fluide, orfévrée.
La distribution vocale éblouit par ses véhémences
incantatoires, d’une très belle autorité technique,
d’une parfaite articulation. Palmes spéciales à la
soprano Mercedes Hernandez au timbre charnel et angélique, ainsi
qu’à l’alto Thierry Dagon pour la tension émue
du O Mirandum. Alexandre
Pham, Répertoire du disque compact
> Une haute-contre hors pair
[…] Mais c’est un autre artiste, invité également à ce
récital, qui a capté l’essentiel de notre intérêt.
A lui seul en effet, Thierry Dagon a créé l’événement
tant par le choix des œuvres que par la maîtrise de son interprétation.
A son programme, « Sequenza III », de Luciano Berio, et,
en première audition mondiale, « …y te dobles las
piernas » de Jacques Demierre.
Sequenza III est une pièce pour voix seule dédiée à la
grande Cathy Berberian, avec laquelle Thierry Dagon a pu travailler
la partition. Il s’agit d’une écriture pluraliste
qui comprend, outre l’expression usuelle du chant, tout un recours
aux rires, aux pleurs, aux toussotements, aux bégaiements, sans
oublier un aspect gestuel qui fait référence, parfois,
aux tics clownesques de Grock. Cela n’empêche pas l’œuvre
d’atteindre, à travers la tendresse ou le trivial, une
bouleversante dimension tragique. Il faut dire aussi que Thierry Dagon
est un interprète hors pair ; son engagement, son intelligence
musicale et sa sensibilité poétique touchent d’emblée.
Tant de qualités se retrouvaient dans la création de Jacques
Demierre, avec l’ambiguïté de longues tenues préenregistrées,
portant plusieurs jeux réunis d’expression vocale. Voilà qui
renouvellera heureusement le répertoire des hautes-contre. Moments
d’une rare intensité […]
Jean-Jacques Huber, 24 Heures
> Talent sans chiqué
[…] « Le Sylvain », de Rossini, la kitchesque « Berceuse
de Jocelyn » du citoyen Godard, qui fit pleurer nos grands-mères,
ou le surréaliste « Chapelier » d’Erik Satie,
tout cela nous met en joie, car T. Dagon joue de sa voix –non
sans une acide ironie parfois- comme d’un instrument aux couleurs
très variées. Et, entre « The Owl & the Pussy
Cat » du dernier Stravinsky (1966), présenté avec
des dessins d’une fillette de 5 ans, et le mystérieux « Tierkreis » de
Stockhausen, où les 12 signes zodiacaux évoluent à la
voix, aux claviers et… aux boîtes à musique amplifiées,
dans un climat d’aigus féeriques, on atteint un sommet
d’expression musicale, voire théâtrale, dans la redoutable « Sequenza
III » de Berio, rendue célèbre par l’ineffable
Cathy Berberian : ce fut tout simplement prodigieux. Une haute-contre à suivre…
Pierre Gorjat, le Matin
> Cantate helvétique de Max Jendly : le tabac
des quatre barbus
[…]La partition de Max Jendly a bénéficié d’interprètes
de haut vol. La haute-contre Thierry Dagon, qui s’est laissé poussé la
barbe pour mieux incarné Mère Helvetia, éclate
dans un rôle qui lui va comme un gant et s’amuse au moins
autant qu’il fait se tordre le public[...]
Antoine Rüf, La
Liberté
> Première
audition de la Passion selon saint Marc de Keiser (1674-1739)
[…] Thierry Dagon, haute-contre,
dans les rôles de Judas,
du grand prêtre et dans ses airs s’affirme
autant par l’aisance
technique que la variété des timbres
et parvient à une
présence vocale et théâtrale
d’une extraordinaire
vérité de situation.
BS, Liberté
En tant que compositeur
> Créations des « œuvres
posthumes » de
Thierry Dagon
Unir le discontinu. Le bruit, la glossolalie,
le cri, la dissociation. Trois des quatre œuvres de Thierry Dagon, créées
samedi soir dernier au temple de Fribourg, réalisaient cette
gageure avec un certain succès : « Alternances » et
Marie-Françoise Schuwey, mezzo, « Der Fluyten Lust’hof » et
François Mützenberg, flûtes, et « Walkman Music » par
l’ensemble vocal Carmina de Fribourg. L’autre création, « Eine
kleine Nachtmusick » pour bande sonore se soucie d’avantage
d’esthétisme. Sons épars, quelques chocs, certes. Mais le matériel
acoustique de « Eine kleine Nachtmusick », (construits
sur le son d’une goutte d’eau) demeure agréable
d’écoute dans ses teintes cotonneuses, enveloppées,
proche du rêve. « Alternances » opère un
retour à l’humain. Marie-Françoise Schuwey s’y
révèle autant excellente comédienne que cantatrice
: personnage bouleversant, au seuil du dérisoire, de la folie.
Grappe de notes cinglantes jetées dans l’espace, phonèmes
triturés –proche de ce que dit Artaud du jeu vocal des
acteurs dans « le théâtre et son double »-
et puis quelques mouvements esquissés de bonheur, quelques
pas de valse, un agenouillement pour un chanté/prié sur
le texte de l’Ave Maria. Emouvant.
Der Fluyten Lust’hof laisse l’interprète plus
libre dans l’improvisation. Scéniquement, l’interprétation
n’est pas dépourvue d’attraits : une dizaine de
vitrines tapissées de velours rouge –allusion aux vitrines
des filles de joie du quartier « Lust’hof » d’Amsterdam-
renferment autant de flûtes à bec de diverses grandeurs.
François Mützenberg s’en sert comme de produits
de consommation qu’il jette par la suite. Critique ou démystification
des « marchandises » musicales qu’énonce
la théorie d’Adorno ? Musicalement, si l’on ose
employer ce terme, on retient de l’expérience quelques
beaux moments : sons « lissés » ou « striés »,
imitations de chants d’oiseaux.
Moins cérébral
La dernière œuvre, « Walkman Music » est plus intéressante,
originale (surtout moins cérébrale). Elle met en scène
plusieurs situations musicales : être seuls ou réunis, entendre
la musique par walkman et chanter quelques séquences. Les choristes
assis comme dans un train –est-ce celui de la « Modification » de
Michel Butor ? - reconstruisent un espace sonore assez surprenant où perle
parfois de ces émissions vocales anarchiques une nouvelle harmonie.
A la fin de l’œuvre, chaque choriste quitte la scène comme
il le souhaite : en catimini, en criant comme dans un psychodrame mais aussi
en chantant des airs doux, harmonieux, à l’exemple d’une
choriste prenant par la main un auditeur et l’emmenant sur le parvis
de l’église. Musique, quant tu nous tiens !
Bernard Sansonnens, Liberté
> En dilatant les traces
[…]avec trois fois rien, les danseurs et le compositeur-chanteur
(étonnant Thierry Dagon) emportent petits et grands dans une
charmante féerie extrêmement bien pensée et sans
prétention.
Isabelle Fabrycy, le Matin
> Festival
de musique sacrée, Fribourg, une création
de T. Dagon
L’ensemble vocal Carmina de Fribourg, dirigé par Thierry
Dagon, articulait sans hiatus son programme sur les deux plans bien
distincts de la musique médiévale et contemporaine…Le
chœur, c’est certain, prouve que les répertoires
très anciens et très modernes ne sont pas incompatibles.
Le conduit de musique médiévale « mors vite propitia » est
bien réalisé sur le très beau solo vocal de Thierry
Dagon…L’ensemble vocal Carmina se dépasse dans
une interprétation vraiment exemplaire du « choral » de
Stockhausen. Son improvisation sur le texte « Fais voile vers
le soleil », du même compositeur est très ingénieuse
et d’une grande musicalité. Enfin, la version que donne
le chœur de l’Hallelujah de Mauricio Kagel, un compositeur
déjà interprété au festival de 1978, est
remarquable : riche en sonorité grondante, tendue dans le déroulement
de l’action jusqu’à l’énoncé tout
de beauté de l’Alléluia final.
Après cette grande œuvre, …le chœur laisse
une bonne impression de la création « Tung und Verklärrot » de
son directeur Thierry Dagon. Une œuvre égrenant dans de
chaleureuses teintes une litanie de « rouges » cependant
que différentes situations de la vie du monde et du sacré s’y
ajoutent en voix chuintées, susurrées ou parlées.
La pièce est originale, allusive très lointainement à la
musique répétitive, et d’un indéniable
raffinement sonore et spirituel.
B. Sansonnens, Liberté
> La nouvelle pièce
de Da Motus ! est forte comme un désert
[…]Les deux danseurs sont accompagnés d’une superbe
haute-contre, Thierry Dagon, dont les mélismes, jappements
et autres borborygmes viennent maquiller le mouvement des corps en
habitant l’opacité des sons. Incohérents. Parfois
lyriques et sacrés. Bouffons la seconde suivante.
Patrice Lefrançois, le
Nouveau Quotidien
> Constellations, pour
chœur
a cappella
[…]« Constellations », de Thierry Dagon utilise
l’alphabet vocal d’un Stockhausen. Le compositeur impose
pourtant des figures de peintures de Miro : oiseaux, vols, mille soleils
et clins d’œil éclatés circonvoluent en sons
pendant l’énonciation de textes d’André Breton.
Le résultat est probant. Le surréalisme si opposé aux
principes esthétiques traditionnels de la musique trouve ici
une correspondance sonore. Cinquante ans après son apparition
! La démarche de Thierry Dagon est aboutie, cohérente
et plausible.
La Liberté
En tant que chef de choeurs
> Festival international
de musique chorale, Nancy 1991
[…]on a suivi les gestes de chefs de chorales de tous les âges
: depuis le tout jeune suisse fribourgeois fou de musique contemporaine
jusqu’au respectable don Morien en passant par cette hongroise
belle et transfigurée à force de vivre la musique...
Les Suisses de l’ensemble Carmina on décontenancé l’auditoire
par leur foncière originalité : les voici capables de
passer du plus contemporain (cris, chants d’oiseau, courses,
sifflets) au plus austère madrigal de Monteverdi avec bonheur,
en évitant les préciosités baroqueuses. Et un
petit coup de Gilles Binchois pour se rafraîchir ensuite. La
jeunesse de chef donne des audaces bien excitantes.
Est républicain
> Festival
de musique sacrée
[…]Für eine Ueberraschung sorgte das Freiburger Ensemble
Vocal Carmina, das vom Kontratenor Thierry Dagon geleitet wird und
das als Laienchor Organalgesänge aus dem 13. Jahrhundert, aber
auch möderne Chorwerke son K. Stockhausen, Kagel, Pärt und,
in Uraufführung, eine Komposition ihres Dirigenten absolut vorbildlich
und auf der Höhe der anderen Formationen interpretiert und intelligent
präsentierte.
Fritz Muggler, Neue Zürcher
Zeitung
> Musique-Montagne 99
[…]Autant que les escapades en montagne, la musique est méticuleusement
préparée. La haute-contre Thierry Dagon donne de remarquables
cours de pose de voix et de tenue corporelle.
Bernard Sansonnens, La Liberté
> Ensemble Carmina à Montreux
A l’exemple des grands maîtres comme René Clemencic,
Thierry Dagon remet les œuvres en situation, multiplie les mouvements
des chanteurs, restitue l’ambiance des églises médiévales
et ravive la truculence populaire des pièces profanes. Le jeune
chef a une sorte de génie multiforme qui lui fait obtenir de
ses chanteurs des performances vocales et gestuelles inhabituelles.
Lui-même dirige tout en finesse et détente, mêlant
son superbe contre-ténor aux voix de son groupe. Parcours
des siècles
Le concert se propose comme un parcours
du 4è au 15è siècle,
qui, après un bond de cinq siècles, plonge dans l’aléatoire
du 20è siècle, avant de repartir, d’un seul souffle,
dans les savoureuses allées de Josquin des Prez. Au fond des
temps –et du chœur de l’église- règne
la solennelle et hiératique hymne ambrosienne, chantée
alternativement par les moines et les nonnes. Puis, on avance dans
la pure lumière mystique du douzième siècle et
progressivement, le profane des trouvères et des cours d’amours
se taille une place sensuelle et parfois gaillarde. Très amateur
du « mauvais genre », Thierry Dagon mêle volontiers
des flûtes malicieuses et une crécelle aux rumeurs de
ripaille. L’esprit médiéval ignorait la séparation
de genres. Les « tubes » du 14è et 15è siècles « Isbruck
ich muss dich lassen » et « Belle qui tiens ma vie »,
pavane rythmée au tambourin, nous sont toujours un régal.
« Point de rencontre » des fantaisies
De
la gracieuse et gaillarde Renaissance, on atterrit sans escale sur
l’invention folle du « Treffpunkt » de Stockhausen, œuvre
non-écrite, imposant seulement aux chanteurs de se retrouver
périodiquement sur un son commun. Bruits divers, de voix,
de chants d’oiseaux, de clameurs, gestes insolites, invitations
répétées au public, créent une dramaturgie
improvisée. « Constellations » de Thierry Dagon
enchaîne dans le style vocal et gestuel d’une liberté inventive
réjouissante, où les sifflements de volière
et les coups frappés sur tous les meubles effarouchent les
esprits rassis.
Une visite à Josquin des Prez, ses « guerres » tumultueuses,
ses « cris de Paris » d’une pittoresque fantaisie
et ses « chants d’oiseaux », merveilleusement vivants
et drôles, laissent pantois devant tant de perfection vocale
et de virtuose malice.
Vevey Riviera
> Les Carmina Burana ressuscitent la vérité des
mœurs
du 13ème
Petit événement (annoncé) que le programme du
concert du chœur Carmina de Fribourg dirigé par Thierry
Dagon. Dans la chapelle de l’hôpital des Bourgeois comble,
cette représentation musicale médiévale a tenu
ce qu’elle promettait : une importante fresque des mœurs
sociales et religieuses de la vie du Moyen Age mis en musique et en
scène dans une préoccupation de théâtre
total.
L’entrée en matière avec le chant « Bache
bene venies » fait le spectacle, les choristes vêtus d’une
bure blanche rejoignant la scène en procession, en chantant
des neumes débordants de joie sur les rythmes vivace de la
percussion. L’instant suivant prolonge cette gaieté par
les mélodies charmantes de haute-contre, tenues par Thierry
Dagon exultant pour la venue du printemps.
Par la suite, l’ambiance se pimente. Dans la taverne, d’une
part, où les rythmes redoublent d’ardeur, dans la messe
des joueurs d’autre part, où les scènes de gémissements
et de parodies représentent fortement l’esprit du Moyen
Age teinté de superstitions et de divinisations (on y trouve
même un mendiant errant parmi le public avec sa sébille).
Dans la scène de la « Vérité du Christ »,
l’olfactif apparaît avec les fumées d’encens,
les dessins des mélismes grégoriens redoublant de ferveur
pour implorer la venue de la « précieuse Charité du
Christ devenue rare »….
L’œuvre s’apparente à certaines tendances
du théâtre moderne du vingtième siècle
et n’a donc pas vieilli (ce qui explique que l’auditoire
est formé de beaucoup de jeunes). Quant à l’interprétation,
elle est vraiment de valeur. Déjà expérimenté à l’art
ancien ainsi qu’aux diverses formes d’expressions contemporaines,
le chœur Carmina y a montré des ressources musicales subtiles
ainsi qu’une présence de jeu très plausible. Dans
ce domaine, une réussite de plus à son actif.
B.S. Liberté
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